• I'm lost by a palm tree in the sand. (contexte)

« Aujourd'hui, le vingt-et-un Juin 1962, l'été est enfin là ! Alors, qui a eu son diplôme ? Qui va pouvoir profiter des joies de la côte ouest tout l'été ? Sûrement vous, et nous serons là pour vous accompagner, de l'aube au crépuscule sur radio Sun ! » crachaient les enceintes en boucle, depuis des heures déjà. Nous roulions dans la décapotable de Billy, sur les routes sinueuses de Californie. Nous avions attendu ce moment toute l'année, et notre impatience grandissait à l'approche de La Jolla. Nous avions passé les derniers mois à rêver de cet instant, assis dans les salles de classes, attendant que les beaux jours reviennent, et avec eux le longues journées sur le sable brûlant.
Au loin, nous distinguions déjà les plages sur lesquelles viennent s'écraser de hautes vagues, les feux de camps que d'autres, comme nous, avaient allumé la nuit passée, et les villas blanches sur la côte. Nous allions loger dans une d'entre elles, louée par nos chers parents. Ils avaient beau ne pas aimer notre idée, ils ne cachaient pas préférer cela à un quelconque rassemblement de « hippies crasseux », comme on les appelait. Ces gens là pensaient pouvoir changer le monde à l'aide d'une guitare, alors que nous, nous nous en moquions. On ne demandait qu'à faire la fête sur la plage, emmener les filles au Dinner dans notre Chevrolet Corvette, écouter les Beach Boys, et surtout chevaucher les vagues à longueur de journée. Peu nous importait le reste. Face à un défilé de jeunes filles en fleur, que vaut la guerre du Viêt-Nam ? Pas grand chose mon capitaine. Elles s'appelaient Debbie, Donna ou Margaret, et étaient toutes plus belles les unes que les autres. Nous ne résistions pas.

Vous pouvez dire de nous que nous sommes inconscients, oisifs, pourris-gâtés, mais vous ne pouvez pas dire que l'on ne sait pas s'amuser, et on va vous le prouver.