(villa Del Sole) rencontre imprévue;

Si Norma-Jean n'avait fait aucun commentaire sur l'ordre dans la maison, elle n'en pensait pas moins. Chez elle, à St. Louis, elle rangeait ce qu'elle utilisait, et si elle n'avait pas le courage, sa mère passait derrière elle pour briquer la maison entière. En repensant à sa genetrice, elle soupira. Elle était vraiment bien à La Jolla, mais les remontrances de sa mère et les bourrades affectueuses lui manquait énormément.

Rentrant tout juste de la plage où elle ne s'était pas baignée, Norma voulut prendre une douche pour se débarasser de la sueur poissante qui la collait depuis le début de l'apres midi mais y renonça, entendant depuis le salon le bruit de l'eau qui coulait dans la douche. Perplexe, elle commença à se questionner sur ses colocataires. Venant d'arriver le matin même, elle n'a croisé personne mais les tonnes de valises et vêtements éparpillés dans la villa. En faisant en petit tour du propriétaire, elle constata qu'elle était seule, mis à part la personne sous la douche. Tiens, une fille. Qu'est-ce qui lui permettait de se prononcer ainsi ? Peut être la voix assurée que prenait celle-ci en entonnant les derniers hits du moment. C'est bizarre qu'elle ne l'ai pas encore croisée. Haussant les épaules, elle se dirigea vers sa chambre, et chercha sa couverture préférée. Ne la trouvant pas, elle maudit ses colocataires et partit à sa recherche . Il faisait certes plus de 25 degrés à La Jolla, mais Norma avait le mal du pays et la seule chose pouvant la consoler c'est sa couverture, qu'elle renifle à plein nez, qui la fait éternuer parce qu'elle est pleine de poussière, mais qu'elle refuse de laver parce qu'elle a l'odeur d'à la "maison".

Entrant sans toquer dans une chambre vide, elle fut frappée par le désordre de la pièce. Pinçant les lèvres, elle ne fit pas de commentaires et commença à retourner la chambre pour trouver sa couverture. De toute façon, l'endroit était tellement bordélique que le propriétaire ne verrait même pas la différence. Ne trouvant pas ce qu'elle cherchait, Norma fut surprise par un cri lui glaça le sang. Elle se retourna, les yeux écarquillés pour tomber sur .. une fille. Sûrement la fille de la douche, puisqu'elle était vêtue d'un peignoir. « Hum .. C'est juste .. moi ? Une des nombreuses colocataires de la maison. » N'oubliant pas les leçons de bonne manière prodigées par ses parents, elle s'approcha à petit pas et tendit sa main aux ongles rongés à la jeune fille toujours sur la pas de la porte. « Norma-Jean Casey. Mais appelle moi Norma. Excuse moi d'être rentrée dand ta chambre, je cherchais juste un truc. »

« Hum .. Eh bien, salut Dylan. » dit Norma-Jean en secouant bêtement sa main dans les airs. Elle etait consciente de l'apparence stupide qu'elle envoyait, mais elle n'était pas très douée pour tout ce qui est première rencontre. Ni même deuxième rencontre et tout ce qui s'en suit. Norma n'a pas énormément d'amis, à son grand dam. Sa timidité et maladresse ne lui apportent que des moqueries, ou simplement de l'ignorance.  « Heu.. Je cherchais ma .. ma .. » Tout en parlant, les yeux parcouraient la chambre à la recherche d'un objet qui paratrait moins stupide une couverture brodée par sa mère. Ça ferait gamine de deux ans et demi qui ne peut vivre sans papa-maman. « Ma serviette hygénique. » C'etait la première chose qui lui était passée en tête. Et maintenant elle regrettait de ne pas avoir avoué la vérité, devant le visage consterné de Dylan. Norma-Jean secoua la tête et bafouilla rapidement : « Non, en fait, je cherchais ma couverture. Enfin, la couverture que ma mèr.. Bref, je cherche juste ma couverture. » Il ne fallait pas que Norma se répande en commentaires inutiles comme elle avait l'habitude de le faire quand elle était gênée. Aie l'air natuelle, se dit-elle en rejettent ses cheveux en arrière. Tu es une fille cool. Dylan n'est pas censée savoir que tu es un rat de bibliothèque coincée et sans amis. Norma se redressa et tenta d'avoir l'air naturel et décontracté, alors qu'elle n'avait qu'une envie, se planquer dans sa chambre. Elle tendit les jambes et posa une main sur la hanche, s'inspirant des célèbres actrices américaines dont elle se souvenait.   

Prenant soudain conscience que Dylan voulait l’aider, Norma-Jean minimisa le problème. Se collant contre la porte de la salle de bain, elle tambourina doucement. « Non non, mais ne te dérange pas pour moi ! C’est pas grave tu sais, je la retrouverais surement en rangeant la villa à la fin des vacances, et puis c’est qu’une couverture. » La jeune fille était vraiment gênée que quelqu’un puisse se déranger pour elle. D’habitude c’était elle la gentille, elle qui aidait et se plier en quatre pour les autres. A part sa mère, personne ne faisait jamais rien pour elle. « Et puis, je vois pas pourquoi elle serait dans ta chambre. Vraiment. Laisse tomber. C’est pas grave. » Norma passa la main dans les cheveux et pria pour que le sol se dérobe sous elle et qu’elle puisse se lover dans la terre tandis que Dylan réapparut. « C’est vraiment pas grave, je t’assure » Regardant autour d’elle, elle cherchait quelque chose qui pourrait distraire Dylan et qu’elle oublie de l’aider. « Tu peux aller .. te sécher les cheveux ? Et moi, je te laisse, je vais faire mes petits trucs dans mon coin. » Norma se jeta sur le lit et prit une serviette sèche qu’elle tendit à Dylan. « Bon, bah, je vais te laisser. » annonça-t-elle joyeusement en reculant vers la porte. La jeune fille avait appris tout au long de son adolescence à parler pour combler les longs silences gênants qu’elle provoquait et distraire ses interlocuteurs pour ne plus être leur centre d’attention. « On se retrouve plus tard ? Avec tous les autres habitants de la villa ? On pourrait faire une fête ! Ca sera trop .. fun ! » Non, décidément, ce mot "fun" ne sonnait vraiment pas bien dans la bouche de la jeune Norma.

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