(VILLA STELLA) Please, keep your mouth shut. (R.)

Please, keep your mouth shut. Leland & Mabel.

Mabel ouvrit les yeux après de longues heures de sommeil. Le calme était présent. Quelle heure était-il ? Tôt ou tard dans la matinée ? Les rideaux l’empêchaient d’apercevoir la lumière du jour et l’éléphant installé sur sa tête lui interdisait de bouger – ce qui signifiait que la soirée n’avait pas été de tout repos: trop de bruit, trop de verres d’eau et donc, un brouhaha psychologique omniprésent au réveil. Enfin, ce fut un brusque réveil car la jolie rousse, à peine deux minutes après avoir refermé les yeux, retrouva les bras de Morphée. Aucun bruit ne pouvait la perturber, ni même le bruit des casseroles utilisées par ses amis pour réchauffer le lait ou encore les rires de ses colocataires. Elle était plongée dans un sommeil profond, à nouveau. Ce n’est que vers la fin de l’avant midi que Mabel émergea, le ventre vide. Une chose l’obsédait à présent: manger. En deux temps trois mouvements, la jeune femme se retrouva dans la cuisine de la villa et observa ce qu’on lui avait laissé: des simples tranches de pain. Un mot avait été déposé sur la table, un mot précisant que Debra et Nancy étaient parties faire des courses, rien de plus inquiétant. Une seule présence avait été remarquée et cette personne était Leland. Un chouette gars, à première vue. D’ailleurs, Mabel l’avait surpris en pleine conversation avec Debra et bien évidemment, n’avait pas fait demi-tour. Rien de compromettant n’avait été divulgué mais nous savons tous comment est Mabel. Enfin, la jeune femme sourit et fit un léger signe de main au vacancier. « Bonjour. » Mabel se retourna et se versa un verre d’eau après avoir préparé son repas. « Tout le monde est de sortie? » Moins elle en disait, mieux ce serait. Sa capacité à garder quelque chose pour elle était très minime. Mabel est le genre de fille qui ne sait pas garder un secret. C’est humainement impossible pour elle.

Quel temps magnifique. On ne peut trouver ce soleil si flamboyant qu'à La Jolla. Bien qu'il fasse un temps superbe dans toute la Californie, Leland passait ses vacances ici. Loin des tracas de Sacramento, de la pollution, des gens qu'il n'appréciait pas. Loin de sa vie habituelle. Ici, on joue et on rit. On surf, aussi. Depuis le début des vacances, le jeune homme avait prit quelques couleurs. Une peau légèrement rosée. Pour cause: il passait ses journées et ses soirées à la plage. Le soir précédent, lui et ses amis avaient participé à une fête improvisée. Un feu de camp, quelques bouteilles d'alcool, juste le minimum de nourriture. La nuit avait été courte, mais pourtant Leland s'était levé tout. Le premier, même. Il commença sa journée en ouvrant les volets et en vérifiant si aucune fille n'était cachée dans la villa. Ne sait-on jamais. Après tout, il n'était pas seul cet été. Il y avait les filles... Oui, les filles. C'est quoi leur prénom déjà ? ...
Quelques verres de lait plus tard, il saluait ses autres colocataires. Bien sûr qu'elles étaient sympathiques. Et sexy, qui plus est. Il en conclut qu'il serait difficile de résister jusqu'à la fin de l'été. Cette idée, pourtant, lui sortit de la tête dès que sa petite amie traversa la pièce et vint lui déposer un baissé. La nuit avait été courte. Courte. Courte. Alors la douche serra longue. Longue. Longue. Il dût bien passer une heure sous l'eau chaude, les paupières lourdes. L'alcool passait-il mal ? Le jeune homme se rassura en se disant qu'il avait perdu l'habitude durant l'année scolaire.
Quand il sortit de la douche, tout le monde était partit. Il se retrouvait seul. Quoi qu'il restait encore Mabel. Une colocataire. Sans aucun doute la plus mignonne, la plus sexy. Hum... Oui. L'instinct d'homme reprit le dessus. La rejoindre dans son lit serait une mauvaise idée. Scott pourrait entrer. Gabrielle peut-être. Mabel a peut-être un petit ami. Non, mauvaise idée. Vraiment. Il partit dans la cuisine, sa serviette sur le dos. Il se resservit un verre de lait qu'il accompagna cette fois avec des petits gâteaux qui se trouvaient dans le placard. Il étaient durs et avaient mauvais goût. Soudain il entendit un bruit. Il venait de la chambre de Mabel. Eut-il seulement le temps de se lever qu'elle faisait son apparition dans la cuisine. Elle le salua et il lui répondit par un simple signe de la main. « Tout le monde est de sortie ? » Lui demanda-t-elle. Il avait presque oublié le son de sa voix. Il faut dire qu'il ne lui parlait pas souvent à part pour lui demander de faire la vaisselle. « Oui, je pense. Enfin je sais pas j'étais à la douche. Tes copines sont au shopping, nan ? Elles en parlait toute à l'heure. » Il marqua une pause pour finir son verre de lait et ses gâteaux. Il ne pouvait s'empêcher de fixer sa poitrine si généreuse. Rien à voir avec celle de Gabrielle. « Tu dors beaucoup toi. T'as fais la fête hier soir ? » Il lui fit glisser le paquet de biscuits malgré le fait que Mabel avait déjà préparé son repas. Elle buvait un verre. De toute façon il n'en restait qu'un ou deux, mais que vous voulez vous, Leland était partageur. Encore plus avec les jolies femmes.

Le soleil s’était installé en Californie. Heureusement. À quoi bon prendre des vacances dans un endroit où il fait régulièrement beau pour avoir un ciel gris et de la pluie? La vue du ciel bleu et dégagé ne faisait que réjouir Mabel. Son humeur était alors encore meilleure qu’elle n’aurait pu l’être si un nuage était à l’horizon. La jeune s’était donc installée sur une chaise et s’était accoudée sur la table – capable d’accueillir un bon nombre de personne. Son verre lui avait fait le plus grand bien. Elle allait maintenant attaquer son repas soigneusement préparé au moment où le charmant Leland répondit à sa précédente question. « Oui, je pense. Enfin je sais pas j'étais à la douche. Tes copines sont au shopping, nan ? Elles en parlaient toute à l'heure. » Oui, ses amies étaient parties faire du shopping ou un semblant de courses pour remplir le frigo déjà à moitié vide. Nancy allait sûrement partir surfer tout l’après-midi. Debra devrait revenir à la villa. Un après-midi simple pointait le bout de son nez. Mabel hésita un moment de sauter sous la douche pour aller rejoindre ses meilleures amies au supermarché mais cette idée n’avait fait que l’effleurer. De plus, pourquoi devrait-elle laisser Leland seul? Mabel adressa un léger sourire à son interlocuteur avant d’acquiescer positivement à la réponse de ce dernier. Moins de parole possible. Surtout si on parlait de Debra.

Il ne la regardait pas dans les yeux, elle l’avait remarqué. C’était une de ces choses que les filles remarquaient assez vite, surtout en compagnie d’un homme et encore plus s’il était charmant. Un court silence s’était installé dans la cuisine. Ce fut Leland qui le brisa, par une simple question. « Tu dors beaucoup toi. T'as fais la fête hier soir ? » Son ton de voix était comique, tout comme sa question. Mabel laissa échapper un léger rire cristallin de sa bouche avant de répondre: « Disons que la soirée n’a pas été de tout repos. » Bien que les filles se soient endormies avant le retour des deux garçons et de la petite-amie trop mature du blond. Leland fit glisser son paquet de biscuit – à moitié vide – devant le nez de la rousse. Par pure politesse, cette dernière en accepta un. « Merci. » Mabel n’avait jamais gouté ce genre de biscuits et il s’est avéré que lorsqu’elle l’a engloutit, la surprise fut énorme et le biscuit fut avalé difficilement.